L’existence est ailleurs

andre breton

I’ll be travelling through Northern France for the next few days, and to honour the journey, here’s an interview with André Breton I undertook for a recent French assignment. When I’m back I’ll be overhauling this blog and introducing some new projects, but for now, I’m off to indulge in the new sins of modern times, unproductivity and idleness.

 

L’existence est ailleurs: une interview avec André Breton

«C’est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L’existence est ailleurs.»1
– Manifeste du Surréalisme, 1924

Dans cette interview unique, nous parlons avec le romancier et poète André Breton, qui est connu aujourd’hui comme le fondateur du Surréalisme. Malgré qu’il meure en 1966, nous pouvions communiquer avec M. Breton grâce à une modification secrète de la technique de l’écriture automatique, qu’il a découverte et a développée lui-même dans Les Champs Magnétique (avec Philippe Souppault) et le premier Manifeste du Surréalisme. Nous avons demandé son opinion sur la politique, la beauté, et la vie après la mort.

Moi: Dans votre roman Nadja de 1928, vous avez écrit que «La beauté sera CONVULSIVE OU ne sera pas.»2 Ces mots ont inspiré des générations de jeunes romantique à poursuivre une expérience plus intense de la beauté c’est impossible, qui ne peut pas être réalisé, sauf à travers une transformation profonde dans l’esprit, qui déstabilise les normes sociales restrictives dans l’expression de son désir. Se souvenir de ces mots quatre-vingts ans plus tard, je me demande si une telle idée de la beauté est possible dans cet âge anxieux et hyper-numérisé?

Breton: Non, l’idée est toujours possible, même aujourd’hui. Pour moi, le surréalisme est un engagement de l’esprit à l’expérience de la meilleure partie de l’enfance, de ce désir illimité pour explorer tout ce qui nous intéresse. Sans égard pour les obligations de politesse. Cet engagement à la liberté sera toujours politique, à toutes les époques, et en particulier à la vôtre.

Moi: Avez-vous des regrets?

Breton: Je ne regrette rien. Mais, je regrette que ma génération n’ai pas réagis plus catégoriquement contre l’autoritarisme, qu’il soit fasciste ou stalinien. Notre inactivité et manque de prévoyance a eu un impact dévastateur sur l’imagination politique depuis. Je regrette le sort triste de mon ami et collaborateur Leon Trotsky.

Moi: Décrivez-nous la vie après la mort.

Breton: Je peux la comparer seule à la poésie de Paul Eluard ou les divagations du Marquis de Sade: improbable. Je suis maintenant totalement persuadé par la philosophie de George Berkeley, que tout ce qui existe sont les esprits et les idées. Hier, j’ai pris un café avec un Walter Benjamin, qui a pris la forme d’un chat euphorique. Aujourd’hui, je méditais sur la texture du Saturne fondée sur une photo de visage d’une femme par Man Ray. Si ces choses se sont produites dans la réalité, ou ont été imaginées par mon esprit, n’est plus importante.

Moi: Qu’est-ce que vous pensez des écrivains aujourd’hui, par exemple Michel Houllebecq, qui traitent de sujets similaires de désir et la culture populaire dans leurs livres, mais dans un but moins politique et plus cynique?

Breton: La vénération des racistes radins et narcissique comme Houllebecq démontre la nécessité de maintenir une recherche collective de la beauté, sous toutes ses formes imaginaires, impossibles et oniriques.

Moi: Certaines personnes accusaient votre œuvres de sexisme, en considérant les femmes comme des objets sexuel, qui sont souvent présentes comme un « l’Autre», qui sont chassés par un protagoniste masculin triste. Comment voulez-vous répondre à cela?

Breton: Ma vie, je vivais comme une provocation, pour découvrir et réaliser la liberté de l’esprit sous tous ses formes. Je ne vais jamais m’en excuser.

Moi: Autre chose?

Breton: une fois, il y a plusieurs décennies, j’ai écrit que «Tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement.»3 Je peux vous dire aujourd’hui, hier, et demain, la vérité de ces paroles. Je découvrais la nature fictive de ces frontières. Il est ou n’est pas, ou à être ou ne pas être, et alors? Si la vie est un rêve ou une réalité elle est aussi pertinente qu’un conte de fées, charmante et absurde.

 

Références
1. Manifeste du surréalisme” in Œuvres complètes, tome 1 (Paris: Gallimard, 1988), p. 346.
2. André Breton, Nadja. Texte intégral, dossier par Michel Meyer (Paris: Gallimard, 1988), p. 161.
3. Breton, Manifestes du surréalisme, (Paris: Gallimard, 1971), pp. 76-77.

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